réguliers de la jambe de Sarah, douloureu-se depuis le matin, et peste gentiment contre Jo-sette, leur chauffeur bénévole qui, en dépit de ses multiples recommandations, a manifestement choisi de n'en faire qu'à sa tête.
La bonne humeur qui règne à l'intérieur de la voiture contraste singulièrement avec la tension presque palpable de ces derniers jours. Victime d'une agression dans la chambre de son hôtel à la veille du programme libre -ultime et décisive épreuve pour tous les athlètes engagés dans ces championnats -, Stéphane se remet doucement d'un choc dont les conséquences psychologiques seront certainement plus difficiles à surmonter que les séquelles physiques. Une médaille de bronze -pour la France, le premier podium mondial depuis 1932 dans la catégorie des " couples artistiques " - est toutefois venue récompenser le courage et la rage de vaincre des deux jeunes gens. Et couronner leur amour...

- Pouvez-vous nous raconter de quelle maniè-re s'est déroulée votre agression ?
- C'était mardi après-midi, aux alentours de 15 h 20. Je regardais la télévision dans ma chambre lorsque j'ai entendu frapper trois coups à la porte. Plusieurs personnes, dont des patineurs, étant déjà venues me voir au cours des deux heures précédentes, je suis allé ouvrir en toute confiance. La porte étant très lourde, je me suis aidé du bras gauche, que j'ai posé sur le rebord. Là, j'ai senti comme une décharge électrique. Une sorte de réflexe m'a fait lâcher la poignée, et la porte s'est alors refermée automatiquement. Il y avait du sang partout, j'ai paniqué. Je n'ai pas perdu connaissance, mais je me suis assis par terre, sûrement plus d'une bonne minute. Je n'étais pas bien du tout. La